Document public
Titre : | Solliciter les forces de l’ordre : évolutions et inégalités relatives à l’accès au service public policier |
Auteurs : | Défenseur des droits, Auteur ; Jérémie Gauthier, Auteur ; Marion Guenot, Auteur ; Pauline Chevilotte, Auteur ; Aline Daillère, Auteur ; Mathilde Darley, Auteur ; Cristina Oddone, Auteur ; Mathias Thura, Auteur |
Type de document : | Rapports et études |
Editeur : | [S.l.] : Défenseur des droits, 03/2025 |
Collection : | Éclairages |
Format : | 24 p. |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
[Mots-clés] Relation des usagers avec les services publics [Mots-clés] Relation avec les professionnels de la sécurité [Mots-clés] Déontologie de la sécurité [Mots-clés] Victime [Mots-clés] Prise en charge [Mots-clés] Violence sexuelle [Mots-clés] Accueil [Mots-clés] Vulnérabilité économique [Mots-clés] Sexe [Mots-clés] genre |
Mots-clés: | inégalités ; Personne vulnérable ; violence sexiste ; Formation |
Résumé : |
Cette publication constitue une synthèse de la recherche intitulée « Solliciter les forces de l’ordre : évolutions et inégalités relatives à l’accès au service public policier » soutenue par le Défenseur des droits et menée par Jérémie Gauthier (LinCS/Université de Strasbourg) et Marion Guenot (CESDIP/CNRS) avec la participation de Pauline Chevillotte (CESDIP), Aline Daillère (CESDIP/CRIS), Mathilde Darley (IRIS/CNRS), Cristina Oddone (ENSEIS/Centre Max Weber), Mathias Thura (SAGE/Université de Strasbourg).
Cette recherche porte sur l’accueil des publics par les forces de l’ordre, qu’il s’agisse des commissariats de police ou des brigades de gendarmerie. L’accueil des victimes, témoins, mis en cause ou personnes en demande de renseignements constitue une des missions du service public policier. La réponse à ces requêtes engage quotidiennement sa légitimité, son efficacité et sa capacité à traiter équitablement des sollicitations et des publics divers tant du point de vue de l’infraction concernée que de la position sociale, du genre, de l’origine, du statut administratif, de la condition physique ou encore du lieu de résidence. À partir d’une démarche de recherche originale, combinant données qualitatives et quantitatives et faisant dialoguer le point de vue des requérants avec celui des policiers et des gendarmes, l’étude met à jour trois logiques principales. Premièrement, on assiste, depuis le début des années 2000, à une professionnalisation de la prise en charge des requérants et des victimes qui se traduit par la mise en place de règlements, d’efforts déontologiques, d’outils techniques, d’une offre de formation initiale et continue, de référents, de services spécialisés, ou encore d’évaluations internes. Deuxièmement, ce mouvement de professionnalisation se heurte toutefois aussi bien aux inégalités territoriales qu’au traitement différencié des publics, dont les plus précaires renoncent parfois à solliciter les forces de l’ordre. Troisièmement, le travail d’accueil des publics, dévalorisé dans les formations policières et par les agents, est le plus souvent assuré par des fonctionnaires du bas de l’échelle hiérarchique, disposant de ressources (temps, outils, effectifs) limitées, mais devant faire face à des flux ininterrompus de demandes et de procédures. De manière transversale à ces trois logiques, l’étude révèle un désajustement entre, d’une part, une focalisation policière sur la réponse pénale, et, d’autre part, une demande sociale qui excède bien souvent cette dernière. En effet, et contrairement à l’idée selon laquelle les policiers ne seraient pas là pour « faire du social », une part importante des attentes formulées par les publics se situe hors judiciarisation au sens strict. Ces résultats s’observent tout particulièrement dans la prise en charge des violences sexistes et sexuelles. Priorité gouvernementale, sujet d’attention hiérarchique, cette thématique a aussi rencontré l’intérêt de fonctionnaires de terrain. Pourtant, le caractère limité des ressources et des moyens, la persistance de stéréotypes, ainsi que la culture de « l’intervention musclée » ont pour effet de maintenir le désajustement entre les attentes des victimes et les réponses policières. Ainsi, le mouvement historique de professionnalisation de la prise en charge des publics par les forces de l’ordre demeure fragile et rencontre des obstacles qui contreviennent aux principes d’égalité et d’équité dans l’accès aux services publics. |
Thématique Bulletin documentaire PDF : | Relation avec les professionnels de la sécurité |
Cite : |
Documents numériques (1)
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