Document public
Titre : | 15e baromètre sur la perception des discriminations dans l'emploi |
est cité par : |
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Auteurs : | Défenseur des droits, Auteur ; Organisation internationale du Travail, Auteur |
Type de document : | Rapports et études |
Année de publication : | 08/12/2022 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
[Mots-clés] Emploi [Mots-clés] Emploi privé [Mots-clés] Discrimination systémique [Mots-clés] Apparence physique [Mots-clés] Harcèlement sexuel [Mots-clés] Origine [Mots-clés] Non-recours [Mots-clés] Vulnérabilité économique |
Mots-clés: | Services à la personne ; Aide à domicile ; Ségrégation professionnelle ; Inégalités ; Préjugé ; Stéréotype |
Résumé : |
Salariées des services à la personne : la Défenseure des droits pointe des discriminations systémiques
Nouvelles figures du salariat non qualifié, les salariées des services à la personne se situent au croisement d’inégalités liées au genre, à la classe sociale et à l’origine. La Défenseure des droits et l’Organisation Internationale du Travail ont donc souhaité leur consacrer cette année le thème de la 15e édition de leur baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi. Le secteur des services à la personne se caractérise par une forte ségrégation professionnelle, regroupant principalement des métiers précaires et historiquement à prédominance féminine, les stéréotypes de genre assignant les femmes à la sphère privée et aux activités visant à « prendre soin » (notamment des enfants et des plus âgés). Si la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 a permis de mettre en lumière le travail des professionnels de santé, certains métiers de « première ligne » sont restés largement invisibles : les salariées de l’aide à domicile et plus largement du secteur des services à la personne. Elles ne sont pourtant pas épargnées par l’ampleur des discriminations. À l’image de la population active globale, les salariées des services à la personne considèrent que les discriminations constituent un phénomène massif dans la société française. Près d’un quart des personnes salariées des services à la personne (23 %) déclare avoir déjà vécu une situation de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de sa recherche d’emploi ou de sa carrière. Près d’un tiers d’entre elles rapporte y avoir été confronté à plusieurs reprises. Interrogées sur leur expérience la plus récente, les travailleuses du secteur de l’aide à la personne citent prioritairement les critères de l’apparence physique. L’étude met notamment en évidence une surexposition des travailleuses des services à la personne d’origine étrangère et perçues comme non-blanches aux discriminations. Le fait d’être née à l’étranger est fortement associé au risque de déclarer une discrimination dans l’emploi : dans ce secteur, près d’une salariée sur deux parmi celles qui sont nées à l’étranger ont vécu une discrimination ou un harcèlement discriminatoire dans le cadre professionnel. La proportion de travailleuses perçues comme non-blanches ayant vécu une discrimination ou un harcèlement est deux fois plus importante que la proportion de celles perçues comme blanches. Deux tiers (67 %) des travailleuses victimes de discrimination dans ce secteur en ont parlé ou ont entrepris des démarches à la suite des faits (contre 72 % dans l’ensemble de la population active). Cependant, la plupart d’entre elles en ont surtout parlé à des proches. Par rapport à la population active globale, les professionnelles de ce secteur engagent beaucoup moins de recours auprès de l’inspection du travail ou des juridictions. Pourtant, les conséquences de ces discriminations sont extrêmement délétères pour les victimes. Dans le secteur des services à la personne, les sentiments de colère, de peur, de tristesse et de honte affectent souvent les individus ayant vécu une discrimination dans l’emploi, parfois longtemps après les faits. Après avoir vécu une discrimination, près de 70 % des professionnelles du secteur reconnaissent avoir traversé une période où leur santé mentale s’est dégradée (tristesse, fatigue, dépression, isolement ou peur, sentiment d’isolement) et 38 % ont subi des répercussions psychologiques sur le long terme. ***** Pour la Défenseure des droits, le droit de la non-discrimination, consacrant le principe de « salaire égal pour un travail de valeur comparable », exige la mise en œuvre d’une politique volontariste de revalorisation des métiers des services à la personne et plus largement des métiers à prédominance féminine, qu’il s’agisse des revenus, des conditions de travail, de la protection sociale et juridique, de la formation ou de la reconnaissance statutaire, et suppose une mobilisation de tous les acteurs. Claire Hédon : « Ces constats doivent inspirer notre action pour la promotion de l’égalité. La crise sanitaire a montré que ces métiers de « première ligne » sont largement invisibles. Je souhaite que les acteurs du secteur et les pouvoirs publics se saisissent de ce baromètre pour apporter reconnaissance et protection à celles qui prennent soin et viennent en aide ». |
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