Document public
Titre : | Résolution " Garantir les droits humains en temps de crise et de pandémie : la dimension de genre, l'égalité et la non-discrimination " |
Voir aussi : | |
Auteurs : | Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Auteur ; Conseil de l'Europe, Auteur |
Type de document : | Textes officiels |
Année de publication : | 13/10/2020 |
Numéro de décision ou d'affaire : | 2339 (2020) |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
[Mots-clés] Covid-19 [Mots-clés] Crise sanitaire [Mots-clés] Epidémie [Mots-clés] Égalité femme - homme [Mots-clés] Égalité de traitement [Mots-clés] Discrimination [Mots-clés] Roms [Mots-clés] Vulnérabilité économique [Mots-clés] Gens du voyage [Mots-clés] Origine [Mots-clés] Race, Ethnie [Mots-clés] Migrant [Mots-clés] Orientation sexuelle [Géographie] Europe |
Résumé : |
La crise liée au Covid-19 a jeté une lumière crue sur les inégalités structurelles existant dans nos sociétés. Les femmes, sur-représentées dans les métiers de la santé et des soins à la personne, ont joué un rôle disproportionné dans les services médicaux et de soins qui se sont retrouvés en première ligne, tout en restant souvent invisibles en tant que spécialistes de ces domaines et sous-représentées dans les instances gouvernementales établies pour gérer la crise ainsi que dans les médias. Les personnes vivant dans des établissements spécialisés, parmi lesquelles de nombreuses personnes âgées et personnes handicapées, sont extrêmement vulnérables face au virus. Les personnes racisées, telles que les personnes d’origine africaine, les Roms, les migrants et leurs enfants, ainsi que les personnes LGBTI, sont touchées de manière disproportionnée en raison des inégalités persistantes en termes d’état de santé et d’accès aux soins, inégalités dont la cause réside souvent en grande partie dans le statut socio-économique, le racisme, la marginalisation et les discriminations profondément enracinées dans des domaines tels que le logement, l’emploi et l’éducation.
La pandémie n’a toutefois pas seulement révélé les inégalités structurelles existantes: elle les a aussi exacerbées. Si les mesures prises par les gouvernements pour contrer la pandémie l’ont généralement été dans le but légitime de protéger la santé publique, ceux-ci ont souvent adopté une approche indifférenciée en ne s’intéressant guère, voire nullement, à la manière dont il aurait convenu de tenir compte des besoins des différents groupes ou de la diversité des situations. En conséquence, de nombreuses mesures ont aggravé les inégalités, coupant certaines personnes de l’accès à des services essentiels et en exposant d’autres à de nouveaux dangers. La capacité à respecter les gestes barrière tels que le lavage fréquent des mains et le maintien de distances physiques dépend directement des conditions de vie, notamment dans le cas des personnes qui n’ont pas accès à l’eau courante ou lorsque plusieurs générations vivent en grande promiscuité. De nombreux gouvernements ne sont pourtant pas venus en aide aux personnes qui se trouvent dans ces situations. De même, les besoins linguistiques de personnes appartenant à des minorités nationales et la nécessité d’informer les personnes handicapées sous une forme qui leur est accessible ont rarement été pris en compte, notamment au début de la pandémie. L’Assemblée parlementaire condamne le fait que certains responsables politiques et dignitaires religieux aient activement incité à la haine et stigmatisé certains groupes dans le contexte de la crise, les dépeignant comme des vecteurs de contagion, voire comme la cause de la pandémie elle-même. Elle déplore le fait que la pandémie ait été à l’origine d’une recrudescence des manifestations de racisme et de préjugés à l’égard de nombreux groupes, y compris les personnes d’origine asiatique, les Roms et les Gens du voyage, les personnes d’ascendance africaine, les migrants et les personnes LGBTI. L’Assemblée souligne qu’il ne suffit pas de savoir et comprendre où et comment des erreurs ont pu être commises; il ne suffit pas de reconnaître les inégalités structurelles qui font que certains ont été beaucoup plus exposés que d’autres et que certains groupes ont vu leurs moyens de subsistance bien plus gravement atteints que d’autres. Les effets discriminatoires de la pandémie ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Si nous ne mettons pas à profit les leçons que nous avons apprises, ces effets persisteront à moyen et à long terme et ceux qui sont les plus affectés par la crise actuelle seront également les plus durement touchés par la prochaine. Les gouvernements doivent se poser les questions suivantes: lorsque nous avons décidé des mesures à prendre pour faire face à cette crise, qui était présent autour de la table pour discuter et débattre des décisions et des lois d’urgence? De quelles données disposions-nous? À côté de qui et de quoi sommes-nous passés? Comment faire pour que cela ne se reproduise plus? L'Assemblée adresse aux États membres plusieurs recommandations. |
Thématique Bulletin documentaire PDF : | Discrimination - Egalité |
En ligne : | https://pace.coe.int/fr/files/28775/html |