Document public
Titre : | Règlement amiable RA-2017-063 du 16 juin 2017 relatif à une discrimination dans l'emploi en raison du handicap |
Auteurs : | Défenseur des droits, Auteur ; Emploi, biens et services privés (2016-2023), Auteur |
Type de document : | Règlements amiables |
Année de publication : | 16/06/2017 |
Numéro de décision ou d'affaire : | RA-2017-063 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
[Documents internes] Règlement amiable [Documents internes] Position suivie d’effet [Mots-clés] Discrimination [Mots-clés] Handicap [Mots-clés] Emploi privé |
Texte : |
Analyse succincte :
Le Défenseur des droits a été saisi d’une réclamation relative à une discrimination dans l’emploi en raison du handicap. Madame X est anglophone et indique avoir rejoint le personnel d'un parc d'attraction le 22 mai 2014 afin d’interpréter un personnage de princesse et ce après avoir été choisie par un directeur de casting à l’étranger. En conséquence, elle serait venue s’installer en France, mais la direction du parc d'attraction aurait indiqué à la réclamante qu’elle ne pouvait plus continuer à tenir ce rôle, en raison d’un problème d’élocution qui pourrait s’apparenter à une sorte de zézaiement. La réclamante aurait en conséquence été suivie par un orthophoniste, cela lui occasionnant d’importants frais financiers et serait ensuite parvenue selon elle à résoudre de manière significative son problème de diction. Le 14 mars 2016, elle aurait passé une nouvelle audition pour ledit rôle mais on lui aurait à nouveau reproché son problème d’élocution. La réclamante dit ressentir et subir cette situation comme étant une humiliation à son égard et précise en être traumatisée. Elle aurait constaté avec étonnement que certains collègues de travail pourraient néanmoins interpréter des personnages parlants, bien qu’ils n’aient pas selon elle une diction parfaite. Madame X précise qu’elle aurait ensuite représenté pendant deux ans un personnage non parlant, ce qui pour elle n’est absolument pas satisfaisant ni épanouissant. Selon elle, cette disposition prise par la direction du parc d'attraction l’empêcherait d’espérer toute évolution de carrière au sein du parc. Actuellement, elle se sent mise à l’écart, ne se sent pas considérée, sa situation professionnelle serait selon elle au niveau du statu quo. Le Défenseur des droits a décidé, selon les souhaits de la réclamante, d’intervenir par la voie amiable auprès de la société gestionnaire du parc d'attraction. Suivi du traitement amiable de la réclamation : Madame Y, responsable RH Spectacles de la société gestionnaire du parc d'attraction, a notamment indiqué au Défenseur des droits, que la réclamante a rejoint la société le 24 mai 2014. Elle a été embauchée pour assurer l’animation de personnages en costumes sur les parades et/ou cavalcades et/ou scènes. Elle avait par ailleurs été pressentie au moment de son recrutement pour faire occasionnellement un personnage de princesse de par sa ressemblance physique avec le dit-personnage. Mais compte tenu du fait que les personnages à visage découvert sont en interaction directe avec les visiteurs, elle n’a pu être validée pour le rôle du fait de sa diction. En effet, la compagnie internationale qui possède les parcs d'attraction exige une proximité étroite entre le personnage et le salarié qui l’incarne, tant d’un point de vue physique que dans son expression orale, ceci afin de rester le plus fidèle possible aux personnages des films et dessins animés aux yeux des visiteurs. La société gestionnaire du parc d'attraction précise que le développement de nouveaux produits liés au 25e anniversaire a permis de revoir l’organisation des journées de travail pour les salariés du département. Ainsi, plus spécifiquement, concernant la réclamante, le lancement d’un nouveau spectacle sur scène « la Valse des Princesses » a permis de pouvoir lui proposer de la positionner sur un rôle de princesse. La société gestionnaire du parc d'attraction souhaite encourager la réclamante à se développer sur d’autres domaines de compétences liés à son activité (la danse) afin qu’elle soit en capacité à pouvoir diversifier son activité et envisager, si elle le souhaite et avec les compétences requises, à auditionner pour les nouveaux spectacles qui ne manqueront pas d’être créés au fil des années. La société gestionnaire du parc d'attraction assure faire le maximum pour que les salariés, dont notamment la réclamante, soient pleinement épanouis dans l’accomplissement de leurs fonctions et que tout est fait, au regard des contraintes opérationnelles, pour diversifier leur activité en tenant compte de leur coefficient, critères physiques et/ou morphologiques, compétences, formations, aptitudes artistiques et/ou techniques. Sur proposition du Défenseur des droits, la société gestionnaire du parc d'attraction a adressé un courrier personnalisé en anglais à l’attention de la réclamante en date du 2 mai 2017, dans lequel l’entreprise reprend certains éléments d’explications évoqués précédemment, notamment les exigences imposées par la compagnie internationale qui possède les parcs d'attraction au niveau de la fidélité entre le personnage et le salarié qui l’incarne, tant au point de vue physique que de l’expression orale et informe la réclamante qu’elle sera positionnée dans la nouvelle Parade sur un rôle de princesse. La réclamante, ravie, a vivement remercié le Défenseur des droits de son intervention, en lui transmettant ce jour plusieurs photos de la nouvelle Parade dans laquelle elle incarne le personnage de princesse. (Il est à noter que pour le traitement de cette réclamation, tous les échanges, par mail ou par téléphone, entre le Défenseur des droits et la réclamante, se sont faits en anglais, la réclamante ne parlant pas le français). |
Thématique Bulletin documentaire PDF : | Handicap - Autonomie |